Le bien-être mental, un tabou persistant en France ?

Bien-être mental

Les résultats de notre enquête réalisée avec l'IFOP ont révélé un paradoxe sur le rapport des Français et Françaises à leur bien-être mental : si la majorité d'entre eux ont conscience qu'il s'agit d'un sujet majeur, peu osent encore s'exprimer sur leur propre mal-être.

7 minutes

La psychologie, l'affaire de tous ?

« Beaucoup de personnes ont une vision de la psychologie du type : on va voir un psychologue quand on est fou. Je l’entends beaucoup dans le monde familial ou professionnel. [...] Personne n’est immunisé à la souffrance psychique : on s’expose tous à des accidents de la vie, on ne sait jamais comment on va réagir. »

Femme, 40 ans Répondante à notre enquête réalisée avec l'IFOP

Pourquoi réaliser une enquête sur le bien-être mental ?

En collaborant avec l'IFOP sur la réalisation d'une enquête fin 2021, nous avons cherché à répondre à la question suivante : quel est le rapport que les Français entretiennent au bien-être mental et plus spécifiquement au leur, à celui de leurs proches, à sa place dans la société ?

Pour obtenir des réponses, plus de 2000 personnes ont été invitées à partager leurs expériences et leur vision, avec un focus sur leur état de santé mentale au cours de leur vie et au cours de la dernière année - particulièrement marquée par la crise sanitaire et ses conséquences sur l'équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle.

Des constats paradoxaux

Les Français sont quasiment unanimes sur l’importance du bien-être mental puisque pour 94% d’entre eux il est non seulement essentiel pour être en bonne santé, mais également tout aussi important que le bien-être physique. Les personnes interrogées sont aussi convaincues que la souffrance psychique peut concerner tout le monde. Cette réflexion conduit même 74% des interrogés à penser que le bien-être mental est un enjeu de santé prioritaire aujourd’hui en France.

Partant de ces affirmations, on ne peut qu'être surpris de relever qu'en ce qui concerne leur propre situation, les personnes sondées n’accordent individuellement que peu d’importance à leur propre bien-être mental : un Français sur 2 (50%) seulement affirme y être attentif.

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Quels sont les obstacles identifiés ?

Deux problématiques se superposent pour expliquer le manque d'implication des répondants sur leur propre bien-être mental et l'attention qu'ils y accordent.

Un sujet secondaire ?

Plus important à faire, manque de temps, le manque d'argent ou le fait de ne pas y penser régulièrement sont autant de raisons évoquées par les répondants. Des raisons qui s'inscrivent toutes dans un rapport à un quotidien prenant, toutes ressources confondues. Pourtant, une autre raison s'impose quand on interroge les Français sur la difficulté de s'exprimer sur le bien-être mental ou la souffrance psychique.

Un sujet tabou

Le constat s'impose au regard des réponses fournies : il est compliqué d’évoquer le sujet de la souffrance psychique et ce, quelque soit l'interlocuteur envisagé. Si l’entourage médical semble bénéficier d'une légère avance, la note de confiance demeure faible (à peine plus élevée que la moyenne) et l'entourage personnel et professionnel peine encore davantage.

Toutes raisons confondues, seules 64% des personnes concernées ont partagé leur ressenti. Parmi les raisons invoquées : la peur du regard des autres ou encore la fierté relative à ce qui est perçu comme un aveu de faiblesse.

Faire du bien-être mental un sujet d'actualité

« Si on en parle, c’est que ça existe. Le fait qu’on en parle, ça prouve qu’il y a un problème et que ça intéresse et qu’on cherche à trouver des solutions et c’est vraiment une bonne chose. »

Homme, 80 ans Répondant à notre enquête réalisée avec l'IFOP

Comment contribuer à agir pour le bien-être mental ?

Partant des constats tirés par notre enquête, nous avons choisi de consacrer notre mission à agir pour le bien-être mental des individus autour de deux domaines d'action complémentaires :

  • la sensibilisation et la prévention en favorisant le repérage précoce de la souffrance psychique ; en renforçant les compétences psychosociales (compétences sociales, cognitives et émotionnelles) des individus ; en contribuant à la libération de la parole et à la lutte contre les stigmatisations ;
  • l’accompagnement des personnes en souffrance psychique et de leurs proches, grâce à des dispositifs pertinents voire innovants (prise en charge précoce, coordination des soins physiques et psychiques, pair-aidance, médiation, démarche d’“aller vers” pour aller physiquement à la rencontre des personnes où qu’elles se trouvent, etc.).

Prochainement :

Le cahier des charges de notre appel à projets 2022 sera diffusé le 17 janvier prochain !

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