Agir ensemble pour le bien-être mental : nos partenaires répondent à vos questions
Nos 5 partenaires étaient sur scène le 10 mai 2022 pour notre événement "Agir ensemble pour le bien-être mental, la rencontre annuelle d'acteurs inspirants" pour partager leurs constats mais aussi leurs solutions en faveur du bien-être mental. Lors de cette soirée, vous avez été nombreux à leur poser des questions, ils vous répondent ici.
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Anne-Sophie Vives et Jeanne Gauthier-Lenoir répondent à vos questions sur le burn-out et l'accompagnement de L'BURN
Actuellement l’association est implantée en Région Nouvelle Aquitaine. Toutefois la quasi totalité des ateliers et permanences sont proposés également en virtuel ou par téléphone afin de pouvoir répondre au plus grand nombre. Grâce à la Fondation AÉSIO nous envisageons d’essaimer sur d’autres Régions : notamment la Région parisienne, le Sud-Est de la France (Aix et Nice), à Metz, à Toulouse.
Pour Jeanne Gauthier-Lenoir, il faut travailler sur l’identification et la levée des stéréotypes. En parallèle, il faut une réflexion sur les modèles organisationnels de travail, sur les contraintes qui pèsent sur chaque personne qui travaille professionnellement comme domestiquement. Cela interroge également ce qu’est être femme et être homme. Souhaitons-nous rester dans une société fondée sur une référence première à la domination masculine ou visons-nous réellement un respect égalitaire que vous soyez femme ou homme ? La question des inégalités est fondamentale et à regarder dans son aspect cumulatif.
L’association L’BURN a ouvert le 8 mars 2022 la première Maison des BURN’ettes à Bordeaux, un lieu ressource unique d'accueil, de répit et d'information dédié aux femmes en burnout.
La Maison des BURN’ettes est un lieu chaleureux de vie qui regroupe toutes les activités proposées par l’association : groupes de parole, ateliers, permanences avec des psychologues, assistantes sociales, coachs etc.
- La Maison est en libre accès tous les lundis pour pouvoir passer un moment chaleureux avec d’autres BURN’ettes et profiter de ce lieu cocooning.
- Il existe également des cures spécialisées comme les Thermes de Saujon en Charente maritime dont nous sommes partenaires.
- Enfin si vous êtes soignant, il a été monté à Paris la Maison des Soignants de l’association SPS.
Les hommes arrivent plus tardivement en soins, quand ils vont particulièrement mal, ce qui nécessite une prise en charge rapide. Comme le disait Jeanne Gauthier-Lenoir lors de notre événement : culturellement et socialement, les hommes sont éduqués dans des représentations genrées et en référence à des normes (donc des attendus) telles que la virilité, le courage, l’absence de faiblesses… se traduisant par davantage de difficultés à s’avouer en souffrance, vulnérable. Ils ont également plus de mal à reconnaître les signaux du burn-out pour eux-mêmes. En parallèle les femmes sont, elles, davantage éduquées à prendre soin de leur santé, de leur corps ; en lien à leur fonction biologique reproductive.
C’est par ces formes d’organisation que le travail participe à la construction ou la déconstruction de la santé. Le travail recouvre à la fois une dimension individuelle et une dimension collective. Les valeurs s’inscrivent et se vivent dans la rencontre entre ces 2 dimensions. La prévention doit porter sur des conditions de travail donnant les moyens de faire son travail qualitativement.
Oui puisque nous accompagnons toutes les formes d’épuisement professionnel : le Burn Out, le Brown-out ou le Bore-Out et l’épuisement domestique communément appelé Burn-Out parental. Quelques éléments de précisions : Le Burn-out est la pathologie la plus connue, une pathologie de surcharge.
Le Bore-Out que l’on peut traduire par « je m’ennuie au point de m’en épuiser » est une forme d’épuisement professionnel lié au manque de possibilités d’évolution professionnelle, à la sous-charge de travail, aux ambitions professionnelles ignorées, aux tâches répétitives monotones… A minima il conduit à une réelle détresse psychologique.
Le Brown-out correspond à une crise du sens au travail. Il est la conséquence de missions ne correspondant pas au niveau de qualification du travailleur, à un contrôle infantilisant, à un conflit de valeurs…
Les réponses de Jacques Marescaux sur la formation PSSM France
Il n’existe aucun prérequis pour bénéficier d’une formation, elle s’adresse à tous les citoyens et quel que soit son niveau de connaissance en santé mentale. Il est possible d’y participer à titre individuel. Vous pouvez également vous renseigner auprès de votre entreprise ou d’organismes de formation pour voir si la formation est proposée.
La démarche est similaire à celle du secourisme physique dans la mesure où elle s’appuie sur un plan d’action, même si on ne parle pas de gestes réflexes. L’apprentissage de cette méthode permet de mieux repérer les troubles en santé mentale, d’adopter un comportement adapté, d’informer sur les ressources disponibles, d’encourager à aller vers les professionnels adéquats et, en cas de crise, d’agir pour relayer au service le plus adapté.
Une différence avec les premiers secours physique réside dans la temporalité et dans le déroulé de l’intervention. Le secouriste en santé mentale intervient souvent à plusieurs reprises, et pas forcément en cas de crise.
Suivre la formation PSSM améliore le repérage de troubles psychiques et l’orientation vers un professionnel de santé adapté. Cette formation citoyenne permet d’agir auprès de personnes de leur entourage dans la mesure où, hors situation de crise, le plan d’action des PSSM s’appuie sur l’identification de changements majeurs (pensées, émotions et comportements) affectant le fonctionnement dans la vie quotidienne et perdurant dans le temps. C’est donc principalement dans le cadre du cercle proche (famille, collègues, amis) que les Premiers Secours en Santé Mentale vont être prodigués.
Toutes les informations pratiques relatives aux formations de premiers secours en santé mentale sont à retrouver sur le site de PSSM France : https://pssmfrance.fr/etre-secouriste/
L’association PSSM France forme les formateurs PSSM. Une fois accrédités par l’association, ils organisent en toute autonomie leurs sessions de formation en respectant le contenu et la pédagogie active du programme PSSM. Sur le calendrier en ligne, vous trouverez toutes les formations dispensées dans les mois à venir (de nouvelles formations sont régulièrement ajoutées).
Les formations ne sont pas gratuites, PSSM France préconise un tarif de 250€ (formation et manuel PSSM) mais chaque formateur peut ajuster ses tarifs.
- Jeunes : dès la création du programme, les étudiants ont bénéficié de la formation PSSM qui est inscrite dans la feuille de route Santé Mentale et Psychiatrie du Ministère des Solidarités et de la Santé. Une trentaine d’universités et d’écoles déploient les formations à ce jour.
- Personnes avec des ressources inférieures ou égales au SMIC : la Fondation AÉSIO accompagne PSSM France dans la mise en place d’un fonds solidaire qui permettra prochainement la prise en charge de la formation aux personnes qui ont des ressources inférieures ou égales au SMIC.
- Salariés ou en recherche d’emploi dans le secteur privé : il n’est pas encore possible de mobiliser les heures du Compte Personnel de Formation pour se former au secourisme en santé mentale mais des prises en charge peuvent toutefois être faites par les OPCO, le FIF PL ou Pole Emploi en fonction de votre profil.
- Salariés du secteur public : la circulaire du 23 février 2022 prévoit de déployer très largement le programme des premiers secours en santé mentale dans l’ensemble de la fonction publique.
La surcharge mentale n’est pas évoquée telle quelle dans la formation PSSM. La formation PSSM permet d’apporter des connaissances sur les troubles psychiques suivants : anxiété, dépression, troubles psychotiques, pensées et crise suicidaires, troubles liés à l’usage de substances. Néanmoins, le plan d’action PSSM va aider à repérer la souffrance psychique d’une personne en surcharge mentale, apporter une première aide, renseigner sur les ressources et orienter vers les soins les plus adaptés.
Les réponses de Daniel Jasmin sur le harcèlement
Les jeunes victimes de harcèlement sont plus empathiques et bienveillants que les autres car on s’en prend toujours à ceux dont on a le moins à craindre et que l’on envie.
Afin de protéger leurs parents, les équipes éducatives, les harceleurs, ils masquent la situation. C’est aussi un moyen d’éviter que des interventions extérieures n’aggravent la situation précaire dans laquelle ils sont plongés. Le premier signe détecté est une fatigue anormale car effectivement c’est lourd de porter un masque et de jouer un rôle en permanence. Les adultes qui détecteraient une fatigue anormale doivent questionner l’enfant pour tenter d’en comprendre l’origine.
Il est aussi important d’échanger avec d’autres adultes leurs observations car il est possible que le jeune dans un autre cadre fasse tomber le masque. Les échanges entre adultes sont à privilégier. Enfin, si la situation de harcèlement dure depuis un certain temps, on peut noter chez le jeune des changements soudain de comportements (euphorie, énervements, isolement, renoncement aux centres d’intérêts, très souvent des attitudes qui sont à l’autre extrême de leur attitude naturelle. Il est important que votre enfant sente que vous n'agissez pas sans son accord.
Si vous pouvez, c'est bien que d’autres proches (grands-parents, familles…) dialoguent avec le jeune qui pourra se confier plus aisément. Il est essentiel de se former pour mieux comprendre ce que les jeunes traversent et la mise en place du processus du harcèlement.
Retrouvez la réponse complète de Daniel sur la vidéo replay de notre événement.
Il est possible de s’inscrire aux formations sur le site internet de l’association.
Deux formations de 1h sont proposées :
- une pour détecter les jeunes victimes de harcèlement,
- l’autre pour apprendre à les accompagner.
Plusieurs créneaux sont proposés sur l’heure du déjeuner ou en fin de journée pour permettre aux plus grand nombre d’y accéder. Cette formation est ouverte autant aux parents qu’aux professionnels et vous permettra de répondre aux questions que vous vous posez.
L’OMS déclare que les jeunes porteurs de handicap sont trois fois plus touchés en milieu scolaire que les autres et aux Etats Unis, 91% des adolescents LGBTQ+ ont été harcelés. Ces jeunes qui sont victimes de harcèlement sont avant tout la cible de harcèlement car ils sont plus empathiques et bienveillants de par les aptitudes qu’ils ont dû développer pour “survivre dans un environnement hostile”.
Il n’y a aucune différence dans la prise en charge qui est basée sur la réhabilitation du talent de chacun et une autre perception de soi et des autres. Les jeunes porteurs de handicap ne parlent pas car ils ont déjà le sentiment qu’on leur fait un « honneur » d’avoir le droit d’exister parmi les autres et ils ne veulent pas ajouter un poids supplémentaire à leurs parents.
Les réseaux sociaux offrent le pire comme le meilleur. Il est le lieu de survenance ou de poursuite du harcèlement mais également un espace où les jeunes peuvent se sentir moins isolés en partageant des expériences similaires.
Il y a deux éléments à bien comprendre :
- Les jeunes sont trop tôt sur les réseaux sociaux. L’âge légal est fixé à 13 ans et plus de 40% des jeunes de primaire ont déjà des comptes ;
- Les jeunes ont besoin d’adultes pour interpréter les informations qu’ils peuvent recueillir.
Quelle que soit la pertinence des contenus et la qualité des format de partage d’expérience sur TikTok par exemple si aucun adulte n'est là pour interpréter ces éléments, le jeune risque d’amplifier son mal-être ou de tenir des raisonnements erronés qui peuvent le pousser à se mettre en risque ou s'en prendre aux autres.
Alors que les enfants passent progressivement la moitié de leur temps en ligne, il est paradoxal que très peu d’échange avec les adultes aient lieu pour accompagner sur ce sujet.
Les établissements scolaires travaillent sur l’apaisement du climat scolaire et la prise en charge de situations de harcèlement. Au sein des établissements scolaires des référents harcèlement sont désignés et formés et l’ensemble des équipes éducatives sont sensibilisés. Les nombreux plans de lutte contre le harcèlement scolaire et les campagnes de sensibilisation au sein des établissements ont permis d’identifier le problème et de le prendre en charge en mobilisant toutes les ressources éducatives y compris les psychologues scolaires.
Malheureusement les détections de situations sont très tardives (souvent environ 4-6 ans pendant lesquelles le jeune subit le préjudice) et représentent peu de situations au regard du nombre de jeunes en souffrance. Le temps de reconstruction du jeune est très long. On ne guérit pas du harcèlement mais on finit par se reconstruire avec.
La prise en charge d’un jeune victime de harcèlement doit se traiter à l’échelle d’un territoire en faisant coopérer tous les acteurs. Dans nos actions nous travaillons en étroite collaboration avec les psychologues, CPE, infirmières scolaires ainsi que de nombreux acteurs du territoire pour trouver une solution adaptée à chaque jeune.
(Re) vivez l'événement complet !
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