Agir ensemble pour le bien-être mental : que retenir de l’événement anniversaire de la Fondation AÉSIO ?
Le bien-être mental est-il un enjeu de santé, de société, ou les deux ? Comment prendre soin du bien-être des familles ? Pourquoi et comment prendre la parole sur la santé mentale ? Telles étaient les questions qui ont rassemblé, autour des tables rondes de notre événement du 10 mai 2022, nos porteurs de projets partenaires et près de 315 spectateurs en présentiel et à distance.
Démocratiser et dédramatiser la santé mentale : « mettre des mots sur les maux »
Échanger, témoigner, valoriser.
Si 64% des 18-35 ans ressentent aujourd’hui le besoin de parler de santé mentale, seulement 15% se sentent à l’aise pour le faire selon une étude de 2020, citée par Christelle Tissot, fondatrice de mūsae et administratrice de la Fondation AÉSIO. Tabous et idées reçues freinent le dialogue et stigmatisent les personnes en souffrance psychique. C’est pourquoi, aux yeux des intervenants de notre événement, il est essentiel de sensibiliser le grand public aux enjeux liés au bien-être mental, un point de vue que nous partageons largement.
Comprendre les enjeux du bien-être mental et leur impact dans tous les aspects de notre vie en collectivité : au travail, à l’école, à la maison, etc., pose les premiers jalons pour contribuer à l’équilibre de la société, qui contribue elle-même à l’épanouissement de toutes et tous. Or, notre société est remplie de préjugés sur la santé mentale en raison du manque d’informations viables et de la méconnaissance voire du mauvais usage des termes qui lui sont liés dans les modèles répandus au grand public.
Un enjeu double
« C’est [la santé mentale] un enjeu de santé individuel, mais avant tout collectif, et à ce titre un enjeu de société. »
« 5 fois sur 6, les mots [en lien avec la santé mentale] sont mal employés dans la fiction », témoigne la comédienne et auteure Victoire Maçon-Dauxerre, qui prend régulièrement la parole pour adresser sa lutte contre l’anorexie mentale par le passé et son combat actuel contre les représentations erronées de la souffrance psychique, notamment dans le cinéma. Pour la jeune femme, le rôle de ceux qui s’engagent à prendre la parole sur ces sujets est avant tout d’écouter et de conseiller avant de diriger les personnes concernées par des souffrance psychique vers les professionnels de la santé mentale.
Libérer la parole sur le bien-être mental constitue une première étape vers l'acceptation et le démocratisation des problématiques liées à la souffrance psychique. Celle-ci est un prérequis pour déstigmatiser les personnes concernées et ainsi faciliter leur démarche de consulter un ou une professionnelle de la santé mentale.
Accompagner et former pour prendre soin de son bien-être mental et de celui de ses proches
Détecter.
1 Français ou Française sur 5 est concerné par la souffrance psychique chaque année, selon l’étude que nous avons réalisée avec l’IFOP fin 2021. Ce n'est donc pas une frange minoritaire de la population qui nécessite un soutien et un accompagnement, c'est un besoin massif, qui nous concerne toutes et tous directement ou indirectement et nous appelle à agir.
Jacques Marescaux, président de l’association Premiers secours en santé mentale France (PSSM France), rappelle toutefois que pour être en capacité d'agir auprès d'une personne en souffrance psychique, il est nécessaire d'être correctement informé, de savoir identifier les situations de souffrance psychique et d’avoir en tête les bons outils à mobiliser dans chaque cas particulier.
Une souffrance psychique détectée et prise en charge tôt a plus de chances d’être rétablie durablement. Partant de l’importance de connaître et de répandre les dispositifs d’aide et de traitement de la souffrance psychique, PSSM France organise des formations de premiers secours en santé mentale, ouverte à toutes et tous, sans prérequis. Son objectif est de former 750 000 secouristes d’ici à 2030.
L'enjeu du temps consacré à la santé mentale est donc double : les associations œuvrent avec un objectif de gagner du temps dans l’identification et la prise en charge de la souffrance psychique pour favoriser l'efficacité de l'aide apportée, mais insistent aussi sur la nécessité de prendre du temps pour l’écoute de soi et de l’autre et de solliciter les acteurs à même de proposer un accompagnement qualitatif.
Trouver la cadence
« Tout ce qui fait la vie psychique et en train d'être escamoté car tout doit aller vite. On a une prise de conscience sur la santé mentale mais on court partout, il y a une telle vitesse du monde autour de nous. C'est difficile pour les parents mais alors pour les enfants ou les bébés... On vit dans une cadence qui annule les rythmes de la vie. »
Réagir. Accompagner.
Que ce soit au cœur de la crise ou en aval lors du travail de reconstruction, les personnes en souffrance psychique ont besoin d’être accompagnées et de réapprendre à se sentir en confiance avec des pairs. « En échangeant dans un cadre bienveillant, les enfants [victimes de harcèlement] se rendent compte qu’ils arrivent à fonctionner comme les autres » témoigne Daniel Jasmin, président cofondateur de l’association Les Centres Relier qui accompagne dans leur reconstruction les jeunes victimes de harcèlement, soit 1 enfant sur 3 selon l’UNESCO.
C’est aussi la dynamique mise en œuvre par l’association L’BURN, dont les actions d’accompagnement des femmes victimes de burnout repose autant sur l’expertise des professionnels de santé que sur la pair-aidance. Les femmes ayant été accompagnées par l’association sont en effet encouragées à se réinsérer socialement progressivement, en menant des actions de bénévolat auprès des nouvelles arrivantes.
Pour la Fédération nationale des écoles des parents et des éducateurs (Fnepe), un élément nécessaire dans la prise en charge est de pouvoir orienter efficacement les personnes rencontrant des difficultés et de leur fournir des informations et des pistes d’action fiables. Ainsi, les écoutants du N° Vert « Allo parents en crise », mis en place par Carole Wiart, sont formés par des psychologues afin d’apporter un soutien personnalisé à chaque appelant.
Du côté des cuisines « Pâtes au beurre » de la FNPPSP, les professionnels de santé sont disponibles pour prendre soin du bien-être des familles en difficulté, en les accueillant sans rendez-vous et gratuitement. Hors du cabinet et entourés des personnes rencontrant des difficultés ou des questionnements similaires, les parents peuvent échanger plus librement et prendre un temps pour eux qui leur permettra de poser des mots sur leur situation et d’être orientés au mieux.
Nous accompagnons nos partenaires dans le développement de leurs projets en veillant à la mise en relation de toutes nos parties prenantes, externes comme internes. Pour Sophie Elkrief – directrice générale d’AÉSIO mutuelle – et Patrick Brothier – président d’AÉSIO mutuelle, qui ont conclu l’événement, le partage de thématiques et de valeurs communes entre AÉSIO mutuelle et sa Fondation est essentiel et même un enjeu clé de la prise en charge de la santé des adhérents, et notamment celle des jeunes.
Ainsi, si notre événement du 10 mai 2022 a permis de créer un cadre d’échange d’expériences et d’expertise entre nos partenaires, il a aussi été l’occasion de valoriser l’implication des collaborateurs et des élus d’AÉSIO mutuelle dans la vie de la Fondation. Sophie Elkrief et Patrick Brothier ont également remis le 10 mai un trophée
- aux Centres Relier, projet coup de cœur des collaborateurs,
- à la FNPPSP, projet coup de cœur des élus,
- à la Fnepe, projet coup de pouce.
Pour notre deuxième année, notre mission continue avec le lancement début 2022 de notre appel à projets « Bien-être mental, et si on en parlait…vraiment ? ». Le dépôt de dossiers de demande de subvention est possible jusqu’au 19 août !
Découvrir notre appel à projets
Nos partenaires & intervenants lors de l'événement
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Création d'un fonds solidaire élargi et développement de la notoriété
Premiers secours en santé mentale (PSSM) France
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Essaimage des dispositifs Pâtes au Beurre
Les Pâtes au Beurre
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Se reconstruire ensemble
Les Centres Relier
Appel à projets 2022
- Date limite :
- L'appel à projets est ouvert du 17 janvier 2022 au 19 août 2022 inclus, date limite pour déposer un dossier de demande de subvention.